Ecoguardians of the Kahuzi-Biega National Park | Ecogardiens du Parc National de Kahuzi-Biega
Un projet par / A project by: Robert Carrubba & Cintia Garai / Wildlife Messengers
Photographie / Photographs: Robert Carrubba
Film: Cintia Garai & Robert Carrubba
Ce film et l’article photo ont été réalisés avec le soutien du Rainforest Journalism Fund à travers le Pulitzer Center.
This film and the photo-article were made with the support of the Rainforest Journalism Fund through the Pulitzer Center.
Ecoguard, Lébon Mabeka Kunafe, from the rapid response team, sits contemplatively on the stump of a tree that was illegally cut down in the 2018 deforestation incident in the high-altitude zone of the park. This land used to be a primary tropical forest. Bukavu is visible in the background about 40km away.
L’éco-garde Lébon Mabeka Kunafe de l’équipe d’intervention rapide est assis avec un air contemplatif sur la souche d’un arbre qui a été illégalement abattu lors de l’incident de déforestation de 2018 dans la zone de haute altitude du parc. Cette terre était autrefois une forêt tropicale primaire. Bukavu est visible en arrière-plan à environ 40 km.
A view of Mt. Biega, one of the two extinct volcanos after which the park is named, seen from the area above the Tshivanga Headquarters.
Une vue du mont Biega, l’un des deux volcans éteints qui ont donné son nom au parc, observé depuis la zone au-dessus du siège de Tshivanga.
The young and often mischievous gorilla Deschryver, named after the park’s founder.
Le jeune et souvent espiègle gorille Deschryver, du nom du fondateur du parc.
Narration
Le Parc National de Kahuzi-Biega, situé dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, a été créé en 1970 et a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1980. Il est géré par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN, qui forme et emploie des éco-gardes pour veiller sur le parc. Ce film pose un regard sur les hommes et les femmes qui font de grands sacrifices pour protéger quelque chose que la plupart d’entre nous ne verra jamais, mais dont nous bénéficions tous.
De nombreuses espèces emblématiques et endémiques vivent ici, notamment le gorille des plaines de l’Est, également connu sous le nom de gorille de Grauer, qui est en danger critique d’extinction. En raison des déplacements de population humaine lors du génocide rwandais, de la première et de la seconde guerre du Congo de 1996 à 2003 suivies d’années d’instabilité civile, l’augmentation de la population humaine dans la région ayant engendré une perte d’habitats et une augmentation de la pression de chasse, le parc a été inscrit en 1997 sur la liste du patrimoine mondial “en péril”. On estimait alors que le gorille de Grauer était passé d’une population évaluée à 16 900 individus au milieu des années 1990 à seulement 3 800 individus en 2016. En fait, la situation semble légèrement meilleure : selon une estimation récente de la population, il subsisterait quelques 6 800 gorilles de Grauer. Le fait que cette estimation ait été revue à la hausse ne devrait cependant rien changer au statut de danger critique d’extinction de cette sous-espèce. Assurer la survie de ces gorilles est l’un des défis majeurs du travail complexe qu’accomplissent chaque jour les éco-gardes de l’ICCN.
The Kahuzi-Biega National Park, located in the South Kivu Province of the Democratic Republic of the Congo, was established in 1970, and became a World Heritage Site in 1980. It is managed by the Congolese Nature Conservation Institute, ICCN, which trains and employs eco-guards to care for the park. This film is a look at the men and women who make great sacrifices to protect something that most of us will never see, but from which all of us benefit.
Many important and endemic characteristic species live here, including the critically endangered Eastern lowland gorilla, also known as the Grauer’s gorilla. Due to displacements during the Rwandan genocide, the First and Second Congo Wars from 1996 to 2003 and years of civil unrest, increasing human population in the region resulting in habitat loss and hunting, in 1997 the park was put on the ‘in danger’ list of World Heritage Sites. The Grauer’s gorilla was then thought to have been reduced from an estimated 16,900 individuals in the mid 1990s to only 3,800 individuals by 2016. In fact, the situation seems to be slightly better: according to a recent population estimate there could be 6,800 Grauer’s gorillas. The increased estimate should not change, however, the critically endangered status of this subspecies. To ensure the survival of these gorillas is one of the major challenges of the complex job that the ICCN eco-guards do every day.
Ecoguard Bakongo Lushombo Antoine listens from a distance to the sounds of an unhabituated gorilla family.
L’éco-garde Bakongo Lushombo Antoine écoute à distance les sons d’une famille de gorilles non habituée.
Bakongo Lushombo Antoine (Ecoguard)
Ce que j’aime, c’est protéger mes gorilles comme il faut. J’aime protéger mes gorilles comme il faut. Parce que s’ils n’existaient pas, il n’y aurait pas de travail. Pas de travail. Si les choses peuvent s’améliorer ici, c’est grâce à ces gorilles.
What I like is to protect my gorillas properly. I like to protect my gorillas properly. Because if the gorillas didn’t exist, there wouldn’t be any work. Any work. If things can get better here it is because of these gorillas.
Juvénal Munganga (Visitors Delegate and Tourist Guide)
Les gorilles que nous avons au Kahuzi-Biega, comme c’est une (sous-) espèce totalement endémique, il y a beaucoup de monde qui ont cette envie de venir voir cette espèce et cela nous a donné vraiment la valeur d’être en contact avec le monde extérieur.
The gorillas that we have in Kahuzi-Biega, as a totally endemic (sub-) species, cause a lot of people want to visit the park. The gorillas really help the park come into contact with the outside world.
Jean Paul Kamuteba (Ecoguard)
Parfois un gorille s’énerve car il n’est pas encore habitué à la présence humaine, mais avec le temps il se fait à nous.
Sometimes a gorilla gets upset if he is not habituated to people yet, but with time we get him used to us.
Patrick Musikami (right) confers with a research team-member as they record data. Lambert Mongane (left), chief guide, reads the observation coordinates.
Patrick Musikami (à droite) s’entretient avec un membre de l’équipe de recherche pendant qu’ils enregistrent des données. Lambert Mongane (à gauche), guide chef, lit les coordonnées de l’observation.
Patrick Musikami (Chief of Research and Biomonitoring Program)
Nous avons l’obligation de suivre toutes les familles de gorilles. Là nous devons assurer que toutes les familles de gorilles sont en bonne santé. Et si un problème survient chez un gorille, nous sommes obligés d’organiser les descentes sur le terrain pour faire les interventions, mais aussi pour rapporter, pour alerter sur un cas anormal.
We have to follow all the gorilla families. We must ensure that all families are healthy. And if a problem arises with a gorilla, we have to organize field trips to make an intervention, and we also need to report the issue.
More than 70% of the Gauer’s gorillas’ diet consists of leaves, stems and bark.
Plus de 70 % du régime alimentaire des gorilles de Gauer se compose de feuilles, de tiges et d’écorces.
A young female gorilla looks at the research team.
Une jeune femelle gorille regarde l’équipe de recherche.
Narration
Le Parc National de Kahuzi-Biega est le premier site où des gorilles furent habitués à la présence humaine pour le tourisme. Avant les guerres, le parc était un véritable paradis pour les touristes. L’habituation des gorilles pour le tourisme est un processus complexe, qui peut prendre jusqu’à 4 ans, et qui n’est pas sans danger pour les gorilles comme pour les éco-gardes. Hélas, de nombreux gorilles, dont tous les dos argentés habitués, ont été tués pendant les années de guerre car ils n’avaient pas peur des humains. Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques familles de gorilles habituées au sein du parc, mais 14 familles non-habituées sont néanmoins suivies au quotidien pour assurer leur protection et collecter des données.
Kahuzi-Biega National Park is the first site where gorillas were habituated to human presence for tourism. Before the wars, the park was once a tourist paradise. Habituating gorillas for tourism is an arduous process, which can take up to 4 years, and it is not without dangers for both the gorillas and the eco-guards. Tragically, many gorillas were killed during the years of war, including all the habituated silverbacks, because they were not afraid of humans. Today there are only a few habituated gorilla families in the park, but 14 non-habituated families are followed on a daily basis for protection and data collection.
Recent graduates of a university in Bukavu are in a festive mood after visiting a Grauer’s Gorilla family in the park.
Les récents diplômés d’une université de Bukavu sont d’humeur festive après avoir rendu visite à une famille de gorilles de Grauer dans le parc.
The Kahuzi-Biega National Park is a biodiversity hotspot.
Le Parc National de Kahuzi-Biega est un hotspot de biodiversité.
Patrick Musikami (Chief of Research and Biomonitoring Program)
L’objectif d’abord du programme de recherche et biomonitoring est d’améliorer la gestion du parc sur base des résultats de recherche et biomonitoring. Donc, le programme de recherche et biomonitoring c’est comme l’oreiller de ce parc, puisque tout ce que nous récoltons sur le terrain ça passe dans le programme pour être analysé afin d’orienter la gestion du parc.
The objective of the research and biomonitoring program is to improve the management of the park based on the results of research and biomonitoring. So the research and biomonitoring program is the pillar of the park, the data that we collect in the field are analyzed in order to guide the management of the park.
Jean-Claude Mapenzi Lukenko (right) assists as Michael Baraka (left) from Primate Expertise installs a camera trap. Camera traps are used for biodiversity monitoring.
Jean-Claude Mapenzi Lukenko (à droite) assiste Michael Baraka (à gauche) de Primate Expertise à l’installation d’un piège photographique. Des pièges photographique sont utilisés pour le suivi de la biodiversité.
A camera trap installed in the Tshibati area of the park.
Un piège photographique installé dans la zone Tshibati du parc.
Jean-Baptiste Kadega Mwenza and other ecoguards react in surprise and concern, as a light branch in a tall tree cracks under the weight of Bonane, a silverback male gorilla.
Jean-Baptiste Kadega Mwenza et d’autres éco-gardes réagissent avec surprise et inquiétude, alors qu’une branche légère d’un grand arbre craque sous le poids de Bonane, un gorille mâle au dos argenté.
Allophylus kivuensis
Jean-Baptiste Kadega Mwenza (Ecoguard)
C’est ce que mangent les gorilles en cette saison. Allophylus kivuensis est le nom scientifique de cette plante.
This is what gorillas eat in this season. Allophylus kivuensis is the scientific name of this plant.
Mugaruka, a solitary silverback male, who lost his right hand at the age of four to a snare, looks at a group of ecoguards, who are checking up on him.
Mugaruka, un mâle solitaire au dos argenté qui a perdu sa main droite à l’âge de quatre ans à cause d’un piège, regarde un groupe d’éco-gardes qui le surveillent.
Narration
Pendant leurs patrouilles, les éco-gardes, suivant un protocole strict, sécurisent la zone, collectent des données sur la faune et la flore, ainsi que sur les activités illégales. Ils détruisent les pièges qui peuvent gravement blesser les gorilles.
During patrols, eco-guards, following a strict protocol, secure the area, collect data on fauna and flora, and on illegal activities. They remove snares, which can seriously injure gorillas.
This snare was found 3 hours deep into the park, in an area populated by a large unhabituated gorilla family, and about 20m from several young gorillas.
Ce piège a été trouvé à 3 heures de marche en plein de cœur du parc, dans une zone peuplée d’une grande famille de gorilles non-habituée, et à environ 20 m de plusieurs jeunes gorilles.
Young gorillas are often playful and inquisitive.
Les jeunes gorilles sont souvent joueurs et curieux.
Bakongo Lushombo Antoine leads the way through a dense and remote area of the park to collect data on an unhabituated gorilla family.
Bakongo Lushombo Antoine ouvre la voie à travers une zone dense et reculée du parc pour collecter des données sur une famille de gorilles non-habituée.
Narration
L’ICCN étudie actuellement la possibilité d’habituer 1 ou 2 nouvelles familles de gorilles. Les éco-gardes doivent soigneusement choisir parmi les familles potentielles. Leur décision dépend de plusieurs facteurs, tels que la taille du groupe et sa composition, la facilité d’accès au domaine vital et le niveau de sécurité de la région.
ICCN is currently evaluating the potential habituation of 1 or 2 new gorilla families. Eco-guards must carefully select among the potential families. Their decision depends on many factors, such as group size and composition, access to the range, and security of the region.
A semi-habituated female gorilla at rest.
Une femelle gorille semi-habituée au repos.
Innocent Mburanumwe (Assistant Site Director)
Nous sommes exactement dans le nid de gorille.
Vous voyez que réellement c’est le chef qui a passé la nuit ici parce que c’est le seul chef qui a toujours le poil argenté.
En voyant la crotte ici, la crotte est normale, c’est-à-dire qu’il y a une bonne santé dans cette famille. Pourquoi encore il faut contrôler les nids. C’est parce que nous voulons avoir l’exactitude du nombre. En voyant le nid, vous pouvez quelquefois rencontrer le sang, et quand vous voyez le sang, ça vous donne réellement une idée qu’il y a eu une naissance dans une famille. Voilà l’importance de contrôler les nids.
On vient de trouver 16 nids, et hier ils ont compté 17. C’est-à-dire que c’est une grande famille. Et il y a des nids où ils ont observé les crottes de bébé, c’est-à-dire que dans cette famille il y a aussi des bébés. Ça donne réellement l’exactitude du nombre et la taille de la famille. Donc comme il y a 17 nids, il doit y avoir une vingtaine d’individus.
We are exactly in the gorilla’s nest.
We can see that it was the chief (silverback) who spent the night here because only the chief has silver hair.
Let’s have a look at the feces. It is normal, so we can tell that this family is healthy. Why do we need to monitor the nests? It is because we want to know the exact number of gorillas. In the nest we can sometimes see blood, and this can mean that there has been a birth in a family. This is the importance of checking the nests.
We have just located 16 nests, and yesterday they counted 17. That means this is a big family. And in some nests they observed baby feces, so there are also babies in this group. Monitoring gives us the accurate number and size of a family. So with these 17 nests, there must be about 20 individuals.
Gorilla feces is an important indicator to the ecoguards for tracking location, and monitoring gorilla health and eating habits. Seeds in the dung can be collected and grown into the seedlings to replant deforested areas of the park – a method used by the Congolese NGO Primate Expertise.
Les excréments de gorilles sont un indicateur important pour les éco-gardes pour le suivi de l’emplacement et la surveillance de la santé et des habitudes alimentaires des gorilles. Les graines dans les crottes peuvent être collectées et cultivées en semis pour replanter les zones déboisées du parc – une méthode utilisée par l’ONG congolaise Primate Expertise.
Lambert Mongane discusses member changes of a habituated gorilla family. Following many gorilla families makes it possible for the ecoguards to keep track of individuals life-histories for decades.
Lambert Mongane discute des changements de membres d’une famille de gorilles habituée. Suivre de nombreuses familles de gorilles permet aux écogardes de suivre l’histoire de vie des individus pendant des décennies.
Lambert Mongane (Chief Guide)
Il vous charge comme ça : wah wah wah. Et quand il vient brusquement, restez tranquille. C’est ça les techniques et méthodes que notre pionnier Adrien Deschryver a utilisées au Kahuzi-Biega, c’est le même système que nous utilisons aussi pour l’habituation.
Et de temps en temps, quand le mâle est en train de manger, vous mangez aussi comme il mange. Il mange, il vous observe, vous prenez une liane, vous commencez à manger les feuilles, comme lui aussi il fait. Tout ça c’est pour montrer au mâle que nous, nous sommes vos amis. Nous sommes venus juste vous accompagner dans votre biotope. Mais nous, on n’est pas venus pour vous agresser.
Et au fur et à mesure, le mâle, il va changer le stress. Au fur et à mesure, le mâle, il va réduire sa façon de charger. Si au départ, il chargeait à 25 mètres, il va commencer à vous charger à 20 mètres, après 15 mètres, et à 10 mètres là maintenant vous êtes des amis.
He charges you like this: wah wah wah. And when he comes suddenly, be still. This is the technique, the method that our pioneer Adrien Deschryver used here in Kahuzi-Biega, so it is the same system that we also use for habituation.
And from time to time, when the male is eating, you will also eat as he eats. He eats, he watches you, take a vine, you start to eat the leaf, as he does too. This is all to show the male that we are his friends. We have just come to accompany him in his biotope. But we are not here to hurt him.
And with time, the male’s stress level will change, he reduces the intensity of his charges. If before, he charged at a 25 meter distance, he will only charge you at 20 meters, and then 15 meters, and 10 meters, and then you are friends with him.
The shape of gorilla’s nose is used for identification – there are no two gorillas with the same nose-print. However, it can change with time: the distinctive scar on Bonane’s nose results from a fight he had with another male over females. Ecoguards maintain detailed records of the gorillas’ faces.
La forme du nez du gorille est utilisée pour l’identification – il n’y a pas deux gorilles avec la même empreinte de nez. Cependant, cela peut changer avec le temps : la cicatrice distinctive sur le nez de Bonane résulte d’une dispute qu’il a eue avec un autre mâle pour des femelles. Les éco-gardes tiennent des registres détaillés des visages des gorilles.
Narration
Recueillir des données scientifiques et protéger la vie sauvage dans cette région reculée n’est pas chose facile. Mais il y a d’autres responsabilités, bien plus dangereuses et complexes, qui font partie du quotidien des éco-gardes.
Gathering scientific data and protecting the wildlife in this remote area is not easy. But there are other responsibilities, much more dangerous and challenging, that are part of the ecoguards everyday life.
Bulangalire Munganga Gédéon
Bulangalire Munganga Gédéon (Ecoguard)
C’est surtout la forêt que nous protégeons, et cette forêt-là, est surtout menacée. Comme la forêt regorge d’espèces qui sont surtout rares, qui sont recherchées, et comme la forêt regorge de minerais, la forêt regorge de l’or… Nous nous trouvons en face de groupes armés, de rebelles qui sont à la recherche surtout de gibiers pour chasser, récolter soit les ivoires. Et surtout les milices-là sont armées, c’est pour cette cause que vous trouverez aussi les éco-gardes sont armés aussi pour pouvoir faire face à ces menaces et à ces rebellions.
It is above all, the forest that we are protecting, and this forest is threatened. As the forest is packed with rare species, and also with minerals like gold, we find ourselves in front of armed groups, rebels who are mainly looking for game, ivory. In particular, these militias are armed, it is for this reason that you find the ecoguards are also armed to be able to face these threats and militias.
Mungana Matabaro (front) and Fiston Masudi Mitima, pictured at dusk, after a long training session.
Mungana Matabaro (devant) et Fiston Masudi Mitima, photographiés au crépuscule, après une longue séance d’entraînement.
Narration
Ces menaces nécessitent une formation spécialisée afin que les éco-gardes puissent se protéger mutuellement et protéger le parc.
These threats necessitate specialized training so that the ecoguards can protect each other and the park.
Bulangalire Munganga Gédéon (Ecoguard)
Je pense que le monde est informé de tout ça. Toutes les guerres à partir de ‘94, le parc a subi des menaces, des espèces ont migré et ont été tuées, jusqu’aujourd’hui. Est-ce que le monde ne sait pas ce qui se passe ? Est-ce que la région n’est pas informée ? Est-ce que l’état ne sait pas ? Je pense que ma famille est aussi informée de toute cette situation, et elle pense que moi aussi je suis dans le risque de mourir. Et comme j’ai failli mourir, ma famille n’a pas été heureuse, elle a pleuré, mais moi je continue toujours à militer même si ma famille n’est pas d’accord avec moi, mais moi je milite pour la cause noble, pour que le Kahuzi-Biega retrouve sa paix, pour qu’aujourd’hui les gorilles de Grauer se sentent à l’aise.
I think the world is aware of all of this. All the wars since ‘94, the park has suffered threats, species have migrated and been killed, right up until today. Does the world not know what happened? Are the regional authorities uninformed? Does the state not know? I think my family is also aware of this whole situation, and they think that I too am at risk of death. And as I almost died my family was not happy, they cried, but I still continue to campaign even if my family does not agree with me, but I am fighting for the noble cause, so that Kahuzi-Biega finds its peace, so that today the Grauer’s gorillas feel at ease.
Deo Kwitonda Ndimubanzi is restricted to office work and light duties around the Headquarters. He was shot after confronting FARDC soldiers poaching in the park.
Deo Kwitonda Ndimubanzi est limité au travail de bureau et aux tâches légères autour du siège. Il s’est fait tirer dessus au cours d’une confrontation avec des soldats des FARDC en train de braconner dans le parc.
Kwitonda Ndimwibazi Deo (Ecoguard)
En rentrant (après avoir surpris des groupes armés des FARDC en train de braconner), nous sommes allés les attendre là où ils étaient basés (à leur poste de patrouille). Quand ils sont arrivés et qu’ils nous ont vus, ils ont immédiatement pris leurs armes, et nous, nous avons pensé que comme ce sont nos militaires il n’y aurait pas de problème. Nous avons aussitôt commencé à les mettre en ligne pour les arrêter, chaque éco-garde se trouvait alors entre deux soldats des FARDC. Ils ont dit qu’ils allaient nous arrêter, et quand ils m’ont vu arriver, l’un d’eux est sorti du rang et s’est approché en pointant son arme vers moi. J’ai cru que c’était une blague, il était à seulement dix mètres de moi, mais il a tiré, et quand j’ai regardé, la balle était déjà dans mon bras. Mon arme est tombée par terre et j’ai hurlé. Mes collègues ont fait feu sur lui, dans l’espoir de l’arrêter, mais il s’est enfui. Il a finalement été arrêté dans son village un peu plus tard. L’État l’a arrêté, mais lorsque je suis sorti de l’hôpital, je l’ai vu – il avait déjà été relâché. J’ai été blessé, mon sang a coulé, mais jusqu’à maintenant je n’ai jamais reçu de dédommagement. Voilà comment j’ai été blessé, chef.
When we returned (after witnessing FARDC troops poaching), we went to wait for them (at their patrol post). When they came back and saw us, they directly raised their weapons, but we thought that as they are our military there would be no problem. Directly we began to align to arrest them, but then each eco-guard was between two FARDC soldiers. They said they were going to arrest us and then, when they saw me coming, one of them stepped ahead of the others and he pointed his weapon at me. I thought it was a joke, only ten meters away, but he shot at me and when I looked the bullet was already in my arm. My weapon fell to the ground and I shouted. My colleagues fired, trying to apprehend him but he fled. Later he was arrested in his village. The State had arrested him, yet when I was released from the hospital, I saw him – he already had been set free. I have been wounded, my blood spilled, and up until today I have never received any compensation. This is how I was wounded, my chief.
Deo Kwitonda Ndimubanzi stands in front of the park’s chipped and fractured sponsorship monument.
Deo Kwitonda Ndimubanzi se tient devant le monument de parrainage ébréché et fissuré du parc.
Aime Kika Kalebi, widow of an ecoguard, holds her daughter with whom she was pregnant when her husband was killed during service to the park.
Aime Kika Kalebi, veuve d’un éco-garde, tient dans ses bras sa fille dont elle était enceinte lorsque son mari a été tué alors qu’il était en service dans le parc.
Kika Kalebi Aime (Mother, Widow of Ecoguard)
Mon mari est mort le 1er août 2019.
My husband died on August 1st 2019.
Je n’ai pas pu voir le corps de mon mari. On m’a tenue à l’écart de son corps, car il était en trop mauvais état. Il avait été mutilé, ils m’ont dit que si je le voyais, ça me rendrait malade. Je ne l’ai jamais revu.
I could not see my husband’s body. They hid his body from me because it was in such bad condition. He was cut-up, they told me that if I saw him, I would get sick. I never saw him again.
Quand mon mari est mort, j’étais enceinte d’un mois et nous avions déjà un bébé de 8 mois.
When my husband died, I was one month pregnant with his child, and also we had an 8 month old baby.
Bulangalire Munganga Gédéon (Ecoguard)
On pouvait réfléchir. Si on tenait compte de sa famille, on ne serait pas vraiment félicité parce que vous trouverez une femme que vous avez abandonnée plus d’1 mois, de 3 mois, 4 mois, 5 mois. Mais est-ce que cette femme est vraiment heureuse, du fait qu’elle ne vous voit pas à la maison ? Est-ce que ces enfants sont heureux, du fait qu’ils ne sont pas avec leur père, lorsqu’il va en guerre ? Est-ce que cette famille vraiment a la chance de pouvoir retrouver leur parent de retour ? Et souvent ils peuvent vous dire de laisser. Lorsque vous passez par des difficultés, vous n’êtes pas à la hauteur de supporter la famille, lorsque vous passez des mois sans pouvoir avoir quelques sous à payer, lorsqu’ils n’ont pas à manger, ils peuvent vous dire d’aller autre part, d’être commerçant, pour trouver de l’argent. Mais comme vous voulez être toujours quelqu’un qui protège… Vous voyez que vous aurez des idées qui sont vraiment contradictoires.
We can reflect: if you take your family into account, you won’t really be congratulated because you will find a woman whom you abandoned for more than 4 months, 5 months. Is this woman genuinely happy? The fact is that she never sees you at home. Are your children happy? They’re not with their dad, when he goes to fight. Does the family really have the chance to reunite with a returning father and husband? And often they might tell you to quit. When you have difficulties, you are not up to supporting the family, when you go months without being able to have a few pennies to pay, when they have not eaten. They may ask you to go elsewhere, to be a merchant, to make money. But since you still want to be someone who protects nature… You see that you will have ideas that are really contradictory.
Narrateur
Le parc est constitué de blocs forestiers de basse et de haute altitude. Le couloir reliant ces deux blocs est resté inaccessible pendant des décennies, à cause de l’insécurité.
The park consists of low- and high-altitude forest blocks. The corridor connecting these two blocks was unapproachable for decades, due to insecurity.
A view of the corridor, which until recently was unsafe due to rebel militias, who were poaching and cutting trees in addition to other illegal activities.
Une vue du couloir qui jusqu’à récemment était dangereux en raison des milices rebelles qui braconnaient et coupaient des arbres en plus d’autres activités illégales.
DeDieu Bya’ombe, site director of KBNP, at the Tshivanga Headquarters.
DeDieu Bya’ombe, chef de site de KBNP, au siège de Tshivanga.
DeDieu Bya’ombe (Site Director)
Ici nous sommes justement dans le couloir écologique du Parc National de Kahuzi-Biega, un endroit longtemps occupé par les fermiers, et par des groupes armés ou des inciviques, aujourd’hui libéré.
Le couloir écologique est d’une très grande importance, puisque (ça fait) longtemps que c’est le couloir comme on dit qui relie la haute altitude à la basse altitude, c’est le couloir de transition, de migration des espèces de la haute altitude à la basse altitude.
Ce n’était pas seulement les fermiers et les groupes armés, mais il y avait aussi cette question de compréhension ou d’une cohabitation pacifique qu’il fallait essayer d’analyser, puisque étant aussi sociologue, je me suis dit, il fallait contacter avant les communautés, essayer de leur montrer l’importance du parc, et pourquoi nous voulons que ce parc soit vraiment surveillé dans sa totalité.
On a compris qu’il y a eu des négociations avant moi, il y a eu des ateliers de haut niveau, mais qui n’ont pas donné de solution. Donc il fallait associer les deux. La pression, avec les armes, et la négociation, ou le dialogue. Et j’ai commencé avec la pression, et après on est passé au dialogue. Et on suit aujourd’hui, nous sommes dans la tente, nous collaborons très bien avec tous nos amis.
Here we are precisely in the ecological corridor of the Kahuzi-Biega National Park. A place long occupied by farmers, and also by armed groups. Now it is liberated.
The ecological corridor is of great importance, since it is the corridor that connects the high altitudes to the low altitudes of the park. It is the transition corridor, for migration of species between high and low altitude.
It was not only the presence of farmers and the armed groups, but there was also this question of understanding or of a peaceful cohabitation, which we had to analyze. Being also a sociologist, I said to myself, first we must contact the community, and try to show them the importance of the park, and why we want this park to be patrolled thoroughly, in its entirety.
There were negotiations previous to my work here, there were high-level workshops, but they did not lead to a solution. So we had to combine these. Pressure with weapons, and negotiation or dialogue. And so I started with the pressure, and then we went into dialogue. And today we are in one tent, we are working very well with all our friends.
Hobereau Kitumaini interviews DeDieu Bya’ombe in the Gorilla FM studio. The park’s radio station is one tool to raise conservation awareness among the local communities.
Hobereau Kitumaini interviewe DeDieu Bya’ombe dans le studio Gorilla FM. La station de radio du parc est un outil pour sensibiliser les communautés locales à la conservation.
Tshibati patrol post head, Kasereka Kioma, in his zone. The sharp demarcation of the park is visible behind him.
Chef de poste de patrouille de Tshibati, Kasereka Kioma, dans sa zone. La démarcation abrupte du parc est visible derrière lui.
Narration
Une des particularités du Parc National de Kahuzi-Biega est la démarcation abrupte entre les forêts du parc et les terres déboisées, publiques et privées, adjacentes. Ce parc n’est pas entouré d’une zone tampon.
One particularity of Kahuzi-Biega National Park is the abrupt demarcation where the park’s forests and public and private deforested lands meet. This park is not surrounded by a buffer-zone.
Safari Cibikizi Jules and Jean-Baptiste Kadega Mwenza record an observation.
Safari Cibikizi Jules et Jean-Baptiste Kadega Mwenza enregistrent une observation.
Safari Cibikizi Jules (Ecoguard)
Nous sommes déjà à la limite du parc parce qu’ici c’est déjà l’extérieur, c’est la plantation de théiers.
We are already at the limit of the park, the tea plantation is outside of the park.
Narration
La population grandissante vivant autour du parc lutte pour trouver les ressources nécessaires à sa survie, en particulier les communautés de pygmées Batwa traditionnellement chasseurs-cueilleurs. Avant la création du parc, des ancêtres des Batwa ont vécu dans les forêts qui constituent le parc aujourd’hui. Certains Batwa réclament le droit de vivre dans le parc eux aussi. Cependant, lors de la création du parc en 1970, seulement 200 Batwa environ vivaient dans l’enceinte du parc, alors qu’à l’heure actuelle, plus de 6000 Batwa vivent sur des terres jouxtant le parc. Seule une minorité d’entre eux constitue la véritable descendance des Batwa qui vivaient autrefois au sein du parc. Qui devrait être autorisé à accéder aux terres et aux ressources à l’intérieur du parc ? Certaines organisations internationales encouragent les communautés Batwa à revendiquer un droit de propriété envers ces ressources. Par ailleurs, des milices locales manipulent les communautés Batwa pour qu’elles prennent les armes et pénètrent dans le parc afin de se livrer à des activités minières artisanales illégales, transformer du bois d’arbre en charbon et braconner les animaux du parc. Les récits réducteurs et les manipulations font passer les communautés pygmées Batwa pour les victimes, et les autorités du parc et les éco-gardes pour les méchants. L’histoire n’est pas aussi simple. Lorsque le parc a été créé en 1970, des terres ont été données par l’État à certaines communautés Batwa, tout ça pour qu’elles soient finalement déboisées puis vendues.
Lors d’un grave incident en 2018, des membres d’une communauté Batwa sont entrés illégalement dans le parc et ont volé ses arbres, déforestant environ 400 hectares (4 km2) de forêt.
The increasing population living around the park struggles to find resources to survive, especially the traditionally hunter-gatherer Batwa pygmy communities. Before the establishment of the park, Batwa ancestors once lived in the forests that now comprise the park. Some Batwa say they too want to live in the park. However, at the establishment of the park in 1970 only around 200 Batwa people lived in the park, while at present over 6,000 Batwa people live on land directly bordering the park. Only some are actually descendants of Batwa who once lived in the park. Who should have access to the land and resources inside the park? Some international organizations encourage the Batwa communities to have a sense of entitlement to these resources. Also, local militia groups manipulate Batwa communities to take up arms and enter the park to engage in illegal artisanal mining, to make charcoal from trees, and to poach animals from the park. Reductionist narratives and manipulations promote a vision of the Batwa pygmy communities as victims, and the park authorities and ecoguards as villains. The narrative is not that simple. When the park was established in 1970, land was given by the State to certain Batwa communities, only to be deforested and subsequently sold off.
In a serious 2018 incident, members of a Batwa community illegally entered the park and stole its trees, deforesting about 400 hectares (4 km2) of forest.
Hernest Baziheraho Bavuriki (Ecoguard)
Quand on passait ici, les arbres faisaient de l’ombre sur cet espace. C’étaient de très gros arbres. Puis la population locale est venue et a coupé ces arbres pour faire du charbon et pour récupérer du bois. Ils ont pris les arbres pour les brûler ou les vendre, et ont utilisé une partie de ce bois pour leurs constructions.
When you passed here, the trees gave shade to this space. They were really big trees. Then the local population came and cut these trees to make charcoal, and for timber. They took the trees to burn or sell, and used some timber for construction.
Nobody enjoys the consequences of deforestation. With only an umbrella for shade, a child cares for his sibling, while leaning on the remains of a tree that was illegally cut down by his village during the 2018 deforestation of a 4 square kilometer section of the high-altitude zone of the park.
Personne n’apprécie les conséquences de la déforestation. Avec seulement un parapluie pour se faire de l’ombre, un enfant s’occupe de son frère, en s’appuyant sur les restes d’un arbre qui a été illégalement coupé par son village lors de la déforestation en 2018 d’une section de 4 kilomètres carrés de la zone de haute altitude du parc.
Narration
À des fins de pédagogie et de résolution des conflits, l’ICCN avec l’aide d’une ONG locale, Primate Expertise, a travaillé avec cette même communauté Batwa qui a détruit cette forêt, pour replanter des espèces d’arbres indigènes caractéristiques dans le bloc déboisé.
For both educational and conflict resolution purposes, ICCN with the help of a local NGO, Primate Expertise, worked with the same Batwa community that destroyed this forest, to plant characteristic native tree species in the deforested block.
A woman returns with her basket from replanting a deforested area in the park.
Une femme revient avec son panier après avoir replanté une zone déboisée dans le parc.
Nsimire M’zakaria, the wife of the chief of Muyange Batwa village, stands next to a stick with a ribbon, marking the planting of a seedling. Seedlings are checked periodically and those (about 10%) that don’t take root, are replanted.
Nsimire M’zakaria, l’épouse du chef du village Batwa de Muyange, se tient à côté d’un bâton avec un ruban, marquant la plantation d’un semis. Les semis sont contrôlés périodiquement et ceux (environ 10%) qui ne prennent pas racine, sont replantés.
Nsimire M’zakaria (Muyange Batwa Village Chief’s Wife)
La raison pour laquelle nous sommes venus planter ces arbres, c’est que nous ne voulons plus de problèmes. Nous devons planter des arbres pour remplacer ceux que nous coupons. Parce que nous ne voulons plus détruire l’environnement. Dans cette zone, nous coupons les arbres parce que les pygmées ont déjà beaucoup souffert. Alors nous sommes entrés dans la forêt et nous avons coupé les arbres pour que le parc sache comment se comporter avec nous. À partir des arbres que nous avons coupés, nous avons fait du charbon de bois et l’avons vendu sur le marché. Certains ont fait du bois de construction, d’autres ont fabriqué du charbon de bois. Nous avons utilisé une partie du charbon et du bois de construction pour nous-mêmes, mais nous en avons aussi vendu une partie pour payer les frais de scolarité.
The reason we came to plant these trees is that we don’t want problems anymore. We need to plant trees to replace those that we cut. Because we no longer want to destroy the environment. In this zone we cut the trees because the pygmies have already suffered a lot. So we entered the forest and cut the trees so that the park knows how to treat us. From the trees we cut down, we made charcoal and sold it on the market. Some made timber, others made charcoal. We used some of the charcoal and the timber for ourselves, but we sold some to pay for the school fees.
Children lean against a hut in their village.
Des enfants s’appuient contre une hutte de leur village.
Seedlings in a basket, waiting to be planted.
Semis dans un panier, attendant d’être plantés.
Children sit on the gorilla statue near the park headquarters, while their parents receive ration handouts during the COVID-19 pandemic.
Des enfants sont assis sur la statue de gorille près du siège du parc, tandis que leurs parents reçoivent des rations pendant la pandémie de COVID-19.
Chinzungu Tavuna (Batwa Pygmy Community Chief, Ecoguard)
Je suis le premier « conservateur », les pygmées sont les premiers « conservateurs » à agir pour la protection de l’environnement. Je suis un agent de l’état, mais nous sommes les premiers défenseurs de l’environnement. À l’heure actuelle, nous faisons notre possible pour travailler en partenariat avec l’État. Vous savez qu’ici c’est la terre de nos ancêtres, nous devons la protéger telle quelle, tout ce qui vient de cette terre nous aide en tant que communauté. Les problèmes, si nous avons eu des problèmes, c’est à cause du manque de terrain. C’est parce que quand l’État a pris notre terrain, nous avons manqué de moyens pour vivre, manqué de toits, se nourrir était devenu difficile, scolariser nos enfants était devenu difficile, jusqu’à ce que l’État prenne la relève. Mais on continue à lutter avec l’État pour que la communauté pygmée puisse avoir un territoire, qu’elle obtienne ses droits sans problème, sans tension ni destruction.
I am the first conservationist; the pygmies are the first conservationists for the protection of the environment. I am a state agent, but we are the first guardians of the environment. Now we try to work together with the State. You know that this is the land of our ancestors, we must protect it as such, everything that comes from this land helps us as a community. The problems, if we have had problems, were because of the lack of land. It is because when the State took our land we had no means to live, lack of shelter, food became a difficulty, schooling was a difficulty until the State took over. But we continue our struggle together with the State so that the pygmy community can have a land, and have their rights without problems, without tension and destruction.
Narration
Gédéon décrit les relations compliquées avec une autre communauté Batwa.
Gedeon depicts the complicated interactions with another Batwa community.
A tree with deep axe cuts only 20 meters inside a well patrolled area of the Tshibati sector of the park.
Un arbre avec des coupes profondes de 20 mètres à l’intérieur d’une zone bien surveillée du secteur Tshibati du parc.
Bulangalire Munganga Gédéon (Ecoguard)
Le parc a été menacé par les peuples autochtones pygmées. Au niveau de Tchibati, il y avait eu un groupe de pygmées qui quittait le village où il vivait et retournait au parc pour faire la carbonisation, il faisait le sciage (des arbres), ce qui a occasionné dans le secteur une déforestation. Et nous on a essayé de militer pour voir comment on peut mettre fin à ces actes-là. J’étais chef de PP à Tshibati, un certain dimanche à 5h du matin, ces rebelles-là, les (Raiya) Motomboki, ils ont été coalisés avec ces pygmées-là, et ils étaient venus au PP pour nous attaquer. On a essayé de défendre mais j’avais été atteint par trois coups de balles. Ils étaient nombreux bien sûr. On n’a pas eu le temps de les anéantir et ils ont réussi à kidnapper un de l’équipe, et ils l’ont apporté en forêt où il a fait un mois de souffrance. Il m’a fallu faire aussi, à l’hôpital général de référence, plus d’un mois. Vraiment là, on a fait ce qu’on pouvait faire avec la technologie, et je me suis encore retrouvé en vie.
The Park has been threatened by indigenous Pygmy peoples. At Tchibati, there was a group of pygmies who left their villages and returned to the park to cut and char the trees. So they deforested the area. We tried to campaign to put an end to these acts. I was head of the patrol post in Tshibati. One Sunday at 5 a.m. these rebels, the (Raiya) Mutomboki (Mai-Mai militia), united with the pygmies, they came to the patrol post to attack us. We tried to defend, but I was hit by three bullets. They outnumbered us. We could not overcome them and they managed to kidnap one of our team and bring him to the forest where he suffered for a month and they even demanded money to free him. I was in the general hospital for over a month. There, they did their best with the medical technology. I’m still alive.
Scars from bullet wounds are results of Gedeon’s encounter with an armed group, who colluded with a group of Batwa in an attempt to deforest a part of the Tshibati sector of the park in January 2020.
Les cicatrices de blessures par balle sont le résultat de la rencontre de Gédéon avec un groupe armé, qui s’est entendu avec un groupe de Batwa pour tenter de déboiser une partie du secteur Tshibati du parc en janvier 2020.
Narration
L’ICCN tente d’atténuer le conflit de plusieurs façons, notamment en distribuant des denrées alimentaires de base, des haricots, du riz et du sel, et en apportant un soutien dans de multiples domaines, nutritionnel, médical et éducatif, avec l’aide d’organisations locales et internationales.
ICCN tries to reduce the conflict in many ways, such as by distributing staple food supplies, beans, rice, and salt, and offering many other types of nutritional, medical, and educational support with the help of local and international organizations.
Batwa women wait to hear their names called to collect COVID-19 rations handed out by Primate Expertise and ICCN.
Les femmes Batwa attendent d’entendre leur nom pour collecter les rations COVID-19 distribuées par Primate Expertise et l’ICCN.
Muhindo Mbale claps to signal his approach to a group of unhabituated gorillas.
Muhindo Mbale applaudit pour signaler son approche à un groupe de gorilles non-habitués.
Narration
L’ICCN propose également des emplois dans le parc en tant qu’éco-gardes aux membres des communautés pygmées, dont certains sont particulièrement compétents en forêt.
ICCN also provides jobs in the park as ecoguards for members of the pygmy communities, some of whom are extremely skilled in the forest.
Bakongo Lushombo Antoine
Bakongo Lushombo Antoine (Ecoguard)
J’étais braconnier, je piégeais des animaux. C’est cette expérience qui m’a permis d’obtenir ce travail.
I was a poacher; I was trapping animals. That activity made it possible for me to get this work.
Oui, il y a des choses qui peuvent être dures pour moi, parce que dans ce boulot, si je tombe sur quelqu’un qui est en train de détruire le parc, je dois l’arrêter.
Yes, there are things that can be bad for me, because in this job, if I meet someone who is destroying the park, I have to stop them.
Ecoguards work in a beautiful environment. But no matter how scenic, this environment is not always safe.
Les éco-gardes travaillent dans un bel environnement. Mais aussi pittoresque soit-il, cet environnement n’est pas toujours sûr.
Narration
Une exposition constante au danger peut avoir des répercussions psychologiques. Il y a deux ans, un projet pilote a été lancé dans le Parc National de Kahuzi-Biega, le premier de ce type dans le pays. Le projet, initié par l’ONG espagnole COOPERA, propose une thérapie aux éco-gardes qui ne sont pas parvenus à surmonter les traumatismes subis alors qu’ils protégeaient le parc.
Constant exposure to danger can have psychological consequences. 2 years ago, a pilot project was started in the Kahuzi-Biega National Park, the first of its kind in the country. The project, initiated by the Spanish NGO, COOPERA, offers therapy to ecoguards who have been unable to cope with the trauma endured while protecting the park.
Therapy sessions give ecoguards the opportunity to talk about, and hopefully find relief from, the difficulties of their work and life.
Les séances de thérapie donnent aux éco-gardes l’occasion de parler et, espérons-le, de se libérer des difficultés de leur travail et de leur vie.
Safari Cibikizi Jules (Ecoguard)
C’est quelque chose qui m’a soulagé. C’est quelque chose qui m’a aidé. Parce qu’il y avait toujours au moins la perte du sommeil, je ne sommeillais pas, il y avait beaucoup de choses dans la tête. Et c’était peut-être à cause de ça qu’il y a le sommeil qui disparait. Mais avec le counseling, vraiment c’est quelque chose qui nous a beaucoup soulagé, particulièrement moi, ça m’a aidé.
It was something that relieved me, something that helped me. Because I always had sleep loss. There was a lot of stuff going on in my head, and maybe that’s why I couldn’t sleep. But the counseling, really it was something that relieved us, especially me. It helped me.
The new Mutima therapy center built by COOPERA. The local population and ecoguards can receive psychological support here in Lwiro.
Le nouveau centre de thérapie Mutima construit par COOPERA. La population locale et les éco-gardes peuvent recevoir un soutien psychologique ici à Lwiro.
Narration
Mais pour certains, il se peut que l’aide arrive trop tard étant donné le traumatisme qu’ils ont subi.
But maybe, for some, the help comes too late for the trauma they suffered.
Fikiri Lukisa Franck (Ecoguard, Armory Responsible)
C’est un service qui a été créé, mais jusqu’à maintenant, moi, personnellement, je n’ai toujours pas compris à quoi il sert, j’ai juste eu l’information par deux collègues qui y sont allés et qui ont suivi le traitement, mais je n’ai pas vu de changement.
It is a service that was created, and until now, me personally, I have not yet understood what its purpose was, I just got the information from two colleagues who were there and who underwent the treatment, but I did not see any change.
Fikiri Lukisa Franck: “The ecoguards receive the weapons, go to work, and then return them. It’s my job to keep track. And the bullets, I have to know how many the ecoguards left with, how many they used, and how many they return with.”
Fikiri Lukisa Franck: “Les éco-gardes reçoivent les armes, se mettent au travail, puis les rendent. C’est mon travail de garder une trace. Et les balles, je dois savoir avec combien les éco-gardes sont partis, combien ils en ont utilisé, et combien ils reviennent avec.”
Fikiri Lukisa Franck (Ecoguard, Armory Responsible)
Je suis devenu un éco-garde, c’est parce que la vie que je menais au sein des FARDC, j’ai vu que c’était une vie rude, et j’ai pensé que là peut-être, comme il y a des partenaires qui apportent leur soutien au parc, j’ai pensé que j’aurais une vie meilleure. Et que ma vie serait heureuse. Ma famille aussi a vu que ça valait la peine que je sois éco-garde.
I became an eco-guard because of the life I led in FARDC (Armed Forces of DRC). It was a difficult life and I thought that maybe here, as there are partners who help in many ways, I thought I could have a better life here. And that my life would be happy. My family also thought it was worth the effort for me to become an eco-guard.
Fikiri Lukisa Franck: “We have a system to track the daily assignment of the weapons, how the weapons will be used and in what way throughout each day. I also keep track of what time they took the arms, and when they returned them. So, it’s my job to know what the weapon will do for the whole day, the good or the bad done with the arms on a given day. I am responsible to know and to report to my hierarchy saying this weapon or that weapon has worked like this all day and was returned without any incident.”
« Nous avons un système pour suivre le mouvement journalier de l’arme, comment l’arme sera utilisée et de quelle manière tout au long de la journée. Je note l’heure à laquelle ils prennent les armes et les rendent. C’est mon travail de savoir ce que fait l’arme toute la journée, le bon ou le mal fait avec toute la journée, je suis sensé le savoir. Puis je fais le rapport à ma haute hiérarchie en disant telle arme ou telle autre arme a travaillé comme ça toute la journée, et elle a été rendue sans aucun problème. »
A rapid response team moves fast through the forest across the base of Mt. Kahuzi.
Une équipe d’intervention rapide se déplace prestement en forêt au travers de la base du mont Kahuzi.
Narration
Une solution pour changer la perception qu’ont les éco-gardes des traumatismes qu’ils subissent sera un programme de renforcement de la résilience étudié et planifié par l’ONG COOPERA. Le programme, appelé Strong Balanced Rangers, est adapté de la formation Master Resilience Training créée pour et largement utilisée par l’armée américaine. L’objectif est d’enseigner des compétences de renforcement de la résilience pour la prévention de troubles tels que l’anxiété, la dépression et le stress post-traumatique, qui peuvent survenir en raison de l’exposition à des situations violentes et hautement traumatisantes.
One solution to change the eco-guards’ perception of the trauma they experience will be a resilience building program researched and planned by the NGO COOPERA. The program, called Strong Balanced Rangers, is adapted from the Master Resilience Training created for and widely used by the U.S. Military. The goal is to teach resiliency-building skills for the prevention of disorders, such as anxiety, depression, and post-traumatic stress, which can occur due to exposure to violent and highly traumatic situations.
Rapid response team members, Obidi Kabene, Seraphin Kahukula, and Placid Mulangaliro Kulie, at the base of Mt. Kahuzi.
Membres de l’équipe d’intervention rapide, Obidi Kabene, Seraphin Kahukula et Placid Mulangaliro Kulie, à la base du mont Kahuzi.
Benjamin Buikwabo Nuirani reflects, after checking his phone only to find that he has not been paid again – for the 4th month in a row, and following a previous 10 month gap.
Benjamin Buikwabo Nuirani réfléchit, après avoir consulté son téléphone et découvert qu’il n’a pas été payé – pour le 4ème mois consécutif, et ce après une précédente interruption d’une durée de 10 mois.
Narration
En toile de fond des difficultés et des défis liés à leur travail, les éco-gardes doivent faire face à des difficultés financières en raison de leurs salaires peu élevés. En 2008, les choses se sont considérablement améliorées lorsque la Banque Allemande de Développement, KfW, a commencé à financer les efforts de protection du Parc National de Kahuzi-Biega. La KfW contribue de manière significative au paiement des salaires perçus par les éco-gardes. Mais en 2018, les médias d’information internationaux ont qualifié le travail des éco-gardes de “conservation militarisée”. Des personnes s’en sont préoccupées en Europe, alors qu’elles n’avaient sûrement pas compris le contexte de la région, et elles ont exigé que le financement cesse. Les éco-gardes ont continué à travailler et à faire face aux risques quotidiennement, sans être payés pendant 10 mois à compter de mars 2020, puis de nouveau pendant 5 mois à partir de février 2021.
Consistently backgrounding the difficulties and challenges of their work, are the financial struggles ecoguards experience due to low salaries. In 2008, things took a turn for the better when the German Development Bank, KfW, began funding the efforts to protect the Kahuzi-Biega National Park. KfW significantly contributes to the wage payments received by the eco-guards. But in 2018, international news media characterized the ecoguards’ work as ‘militarized conservation’. Concerned people in Europe, who may not have understood the context in the region, demanded that the funding stop. The eco-guards continued to work and face daily risk, without being paid for 10 months from March 2020 and again for 5 months from February 2021.
An ecoguard sets and checks his GPS device at the Tshivanga Headquarters previous to going out on a patrol. 2100 meters is the lowest altitude he will see today.
Un éco-garde installe et vérifie son appareil GPS au siège de Tshivanga avant de partir en patrouille. 2100 mètres est l’altitude la plus basse qu’il verra aujourd’hui.
Dydass Bahati Bishishe (Anti-poaching Operations & Human Rights Inspector)
Loin de moi l’idée de minimiser le travail, car nous avons accompli beaucoup de travail avec l’argent que la coopération allemande KfW a envoyé à Kahuzi-Biega pendant des années. Mais si ce fut le chaos, c’était à cause de ça. À un moment, les éco-grades avaient des doutes, ils ne savaient pas s’ils seraient payés ou pas. C’est de ça qu’est né le chaos, mais la cause en était l’argent que les partenaires n’avaient pas envoyé à temps, et il y avait beaucoup de mois, à peu près 10 mois d’impayés, c’est ce qui a causé le chaos parmi les gardes.
Far from me the idea of minimizing the work, because we did a lot of work with the money that the German KfW cooperation already sent to Kahuzi-Biega for many years. But if there was chaos, it was because of this. At some point, the eco-guards had uncertainties, they did not know if they would be paid or not. This is how the chaos started, but the reason was money that the partners had not sent on time, and there were a lot of months, about 10 months unpaid, that’s what caused chaos among the guards.
Tout d’abord le travail que nous faisons est un travail qui est paramilitaire, dans un travail paramilitaire il n’y a ni syndicat ni quoi que ce soit.
First of all, the work that we do is work that is paramilitary, in paramilitary work there is no union whatsoever.
Mathieu NfuneBachiga Yalire (Ecoguard)
On a toujours un peu de retard pour toucher l’argent. Et puis, on a les difficultés pour l’équipement pour le travail, comme les jackets, les godillots et les bottines.
We always receive our salaries late, and in addition we have issues with the equipment such as jackets and boots.
Bijirikwabo Njirani Benjamin on a biomonitoring patrol.
Bijirikwabo Njirani Benjamin en patrouille de bio-surveillance.
Bijirikwabo Njirani Benjamin (Ecoguard)
J’ai une femme à la maison et elle cultive, c’est ce qui m’aide à tenir. Ma femme a un champ de légumes, de choux et d’haricots, et elle a un petit commerce, avec ça elle assure la survie de la famille jusqu’à ce que je sois payé.
I have a wife at home and she’s cultivating, that is what helps me. My wife has a field of vegetables, cabbages and beans and she has a small business, with which she ensures the survival of the family until I am paid.
Bijoux Bamwish at sundown after a training session. Women ecoguards number fewer than the men. Enrolment of committed younger ecoguards is necessary for the future of the park.
Bijoux Bamwish au coucher du soleil après une séance d’entraînement. Les femmes éco-gardes sont moins nombreuses que les hommes. Le recrutement de jeunes éco-gardes engagés est indispensable pour l’avenir du parc.
Fiston Masudi Mitima at dusk after a training session. Enrolment of committed younger ecoguards is necessary for the future of the park.
Fiston Masudi Mitima au crépuscule après une séance d’entraînement. Le recrutement de jeunes éco-gardes engagés est indispensable pour l’avenir du parc.
Narration
Pourquoi quelqu’un choisirait-il de devenir un éco-garde ? C’est une question opportune, car le nombre de jeunes gardes s’engageant dans le Parc National de Kahuzi-Biega a considérablement diminué. On pourrait facilement croire que dans cette région, n’importe quel travail fera l’affaire. Mais apparemment, ce n’est pas tout.
Why would anyone choose to be an eco-guard? This is a timely question, as enrolment of younger guards in Kahuzi-Biega National Park has drastically decreased. It would be easy to assume that in this region, any job will do. But there must be something else to it.
Mt. Kahuzi, one of the extinct volcanos for which the park is named, seen at sunset from across Lake Kivu. Large continuous tropical forests, like the park, have a huge impact on the local, regional, and global climate.
Le mont Kahuzi, l’un des volcans éteints qui a donné son nom au parc, vu au coucher du soleil depuis l’autre côté du lac Kivu. Les grandes forêts tropicales continues, comme le parc, ont un impact énorme sur le climat local, régional et mondial.
Bulangalire Munganga Gédéon (Ecoguard)
Nous sommes en train de voir beaucoup de catastrophes naturelles, des éboulements de terre. Nous voyons aujourd’hui avec le lac Tanganyika qui est en train de déborder. Des phénomènes naturels qui sont en train de se présenter. Si on continue à couper les arbres, comment ça va être ?
Les éco-gardes sont en train de faire des choses qui mettent en valeur le monde entier.
We see a lot of natural disaster, landslides, we are seeing today Lake Tanganyika flooding. The natural phenomena that occur. If we continue to cut the trees, how will it be?
The ecoguards do things valuable for the whole word.
Je dirais que c’est un métier de vocation. Parce que c’est un travail qui est stressant. Vous quittez la maison, vous n’avez pas l’idée d’avoir l’arme, vous n’avez pas l’idée du comportement des militaires. Vous êtes formé, et après la formation on vous donne l’arme. On vous met en tête que votre mission c’est de lutter, de combattre jusqu’au sacrifice suprême, pour la dignité de la forêt. Vous êtes en patrouille de 20 jours, de 15 jours, vous marchez chaque jour, vous devez faire des kilomètres chaque jour. Et c’est là, vous arrivez quelque part où vous allez camper aux environs de 20h, de 19h, vous campez sans même regarder où est-ce que vous allez passer la nuit. Et vous allez commencer à vous installer, à préparer ce que vous allez manger, et ce que vous allez manger même c’est vous qui le transportez. Vous voyez que c’est difficile, même votre arme, le métier est trop dur. Mais si vous n’avez pas la vocation vous n’irez nulle part. Si vous n’avez pas le respect, la morale, vous n’irez nulle part. Lorsque vous passez beaucoup de temps sans pouvoir être payé, est-ce que vous allez supporter 10 mois, 5 mois ? C’est risquant, et on est exposé à des dangers mais avec cet esprit-là, avec le souci de militer pour le parc, vous acceptez de mourir et de courir des risques.
Si je ne préserve pas cette forêt, je ne vois pas comment… que sera le monde de demain, que sera la RDC ?
I would say it is a vocation profession. Because it’s a stressful job. You leave the house with no idea of holding a weapon and with no idea of the behavior of a soldier. You are trained and after the training you are given the weapon. They put in your mind that your mission is to fight, to combat until the supreme sacrifice, for the dignity of the forest. You are on a 20-day, 15-day patrol and you walk many kilometers every day. You arrive somewhere where you are going to camp around 8 or 7 p.m., you camp without even looking where you are going to spend the night, and you will start to settle down, to prepare what you are going to eat, and what you are eating, it is only what you yourself have carried. You see it’s hard, even your gun is heavy. But if you don’t have the vocation, you won’t get anywhere. If you don’t have the respect, the morale, you won’t get anywhere. You spend a lot of time without getting paid. Are you going to endure 10 months, 5 months? It’s risky, and you are in danger, but with that spirit of campaigning for the park, you accept that you may be killed and take risks.
If I don’t preserve this forest, I don’t see how the world of tomorrow will be, what the DR Congo will be.
Ecoguards protect both the forest and the fauna. Tshibati patrol post head, Kasereka Kioma, leans on a tree just inside the park as he gazes over at a tree with deep axe cuts.
Les éco-gardes protègent à la fois la forêt et la faune. Le chef de poste de patrouille de Tshibati, Kasereka Kioma, s’appuie contre un arbre juste à l’intérieur du parc alors qu’il regarde un arbre avec de profondes coupures de hache.